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Témoignages - Commandante de Bord sur A380

  • Photo du rédacteur: Nicolas Lanussol
    Nicolas Lanussol
  • 16 mars 2019
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 25 mars 2019


Je m'appelle Christine DEBOUZY, j'ai 59 ans et je suis pilote à Air France depuis 34 ans. Je fais également de l'instruction dans un aéro-club de Lognes.


L'aviation me passionne depuis toute petite.

À l'âge de 5 ans, j'ai été fascinée par le poste de pilotage d'un Nord Atlas à Berlin où mon père travaillait à la tour de contrôle.


Aujourd'hui, je suis commandante de bord sur Airbus A380. Nos destinations principales sont sur les Etats-Unis comme New-York, Los Angeles et San Francisco. Nous desservons également Mexico, Johannesburg et Shanghai.

Après une année de classes préparatoires scientifiques, je suis rentrée à l'ENAC comme élève pilote de ligne (EPL). J'ai travaillé ensuite comme instructrice au centre national de vol à voile de Saint Auban puis comme pilote dans l'aviation d'affaires au Bourget. J'ai réussi le concours d'entrée à Air France en 1985.


En tant que femme je n'ai pas eu certains postes en Libye par exemple. Egalement, il a fallu se battre pour faire sa place dans l'aviation d'affaires.

Ces trois années d'attente pour obtenir le concours d'Air France ont cependant été riches d'expériences et d'enseignements.

Pour organiser sa vie en tant que pilote de ligne, il faut toujours tout anticiper d'au moins deux mois.

Cependant, dans une compagnie régulière, nous avons une certaine stabilité de planning.

Nous pouvons partir 15 jours dans le mois avec un repos mensuel de 5 à 6 jours et des repos pré et post courrier.


Pour exercer ce métier il faut des qualités d'adaptation et de rigueur, être à l'écoute des autres pour créer une synergie avec tout son équipage.

Il faut également entretenir ses connaissances : l'évolution des appareils étant très rapide avec la venue de l'informatique ...

Ma vie familiale s'est bien passée, cela demande une grande organisation et une compréhension de l'entourage. En tant que pilote, on peut choisir une garde d'enfants à domicile.

Le système Français permet également de prendre des congés parentaux à temps partiel ou sans solde jusqu'au trois ans de l'enfant.


J'aime mon métier car il n'est pas monotone. Les paysages du ciel sont toujours différents, les vols se suivent et ne se ressemblent pas. Les découvertes et les rencontres en escale sont enrichissantes.


Les désavantages de notre métier sont d'ordre physique : il faut gérer son sommeil et faire du sport pour entretenir sa santé.

Nous avons des tests au simulateur de vol et en vol 3 fois par an, aussi des tests de rafraîchissement des connaissances en e-learning. Cela demande du travail personnel.

Aujourd'hui, je dirais aux jeunes étudiants qu'ils sont bien habitués maintenant à ces environnements informatiques et ces évolutions constantes.

La motivation est un grand atout pour passer à travers les mailles du filet.




Il faut apprendre à gérer son stress : il existe maintenant beaucoup d'outils comme la sophrologie, le yoga voire l'hypnose.


Les pilotes de chasses l'utilisent et cela viendra pour les pilotes de lignes également.



L’avenir s’annonce excellent pour les recrutements de pilote et dans l’aéronautique en général . Allez-y , foncez !


Christine Debouzy

Mme. DEBOUZY, ici en bas à gauche, accompagnée de son équipage féminin lors de la journée de la femme le 8 Mars.

Un très grand merci à Mme DEBOUZY pour le temps qu'elle m'a accordé !



Cette dernière est présidente de l'Association Française des Femmes Pilotes (AFFP).

Vous pouvez retrouver toutes les informations sur l'association à l’adresse suivante : http://www.femmes-pilotes.com/



Nicolas Lanussol

 
 
 

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